TIL Before Reddit TIL was just "TI"

Mon cher Robert,

J'ai remarqué ces derniers temps que tu semblais plus gris qu'à l'habitude, que ta vie semblait peser lourd et que ta joie s'était enfuit avec l'automne. Maintenant, nous voilà rendu à l'hiver et je n'ai toujours pas planté le chêne que tu m'as donné en cadeau lors de notre dernière rencontre. Il t'attend sur le bord de ma fenêtre. Comme promis (ou plutôt comme je te l'ai promis), je t'attendrai pour le planter. Et si les graines germent rouge cette année, sois certain que la colère suivra. J'ai changé de travail, je suis maintenant éplucheur de gerbes chez le poissonnier du coin. Je regarde souvent la Lune et penses à toi car je sais que tu la regarde probablement aussi. Sa lumière s'affaiblit et elle disparaît dans l'horizon. J'agite mon espoir à la fenêtre et laisse savoir aux autres que l'on ne me marche pas sur les pieds. J'admire ceux qui savent effacer ces lacérations profondes que causent les injures et parjures. Je te dessinerai un mouton tel que demandé, à la condition seule que tu marches encore une fois sur les marches de mon ignorance. Grimpe les et constate ta supériorité. Je suis faible. Je ne suis qu'un subordonné et je ne mérite de respect de toi que si tu veux bien me le donner, si jamais il te venait un moment de folie. Jacqueline est morte il y a deux semaines et je ne puis m'en repentir. Sans sa présence, je souffre. Je suis abandonné. S'il te plait reviens! La mémé est dank. Je compatis pour son fils et ses arrières petits morveux. Ils ont la morve au nez, ça c'est vrai. J'ai toujours de la misère à avaler le fait que jadis, tu me sautais dessus en croyant me faire du bien, mais ces histoires sont révolues. Cent jours ont passé depuis ma première rencontre avec la plus danque des danques, mademoiselle De Fédora. Elle sourit et ça me fait sourire. Sa volupté m'enchaîne et je ne puis résister un hectojour de plus. Elle n'a que 69 ans après tout et est de noble famille. Ses quartiers sont biens établis! À sa vue, je composai un poème impromptu qui me valut un regard de la doyenne des déesses.

Il fait nuit dehors,

Il vente fort dehors,

Le jour va se lever dehors,

Je suis assis dehors.

Je l'entend aboyer,

Comme un chien aboyer,

Je suis un loup vous voyez,

Arrêtons de se vouvoyer.

Je me taisais en silence,

Pour finalement écouter le silence,

Qui vint à mes oreilles toutes en corbeilles,

Pour dérober mes brouillons des corbeilles,

Oh la doyenne des milfs,

Vous régnez sur le royaume des milfs,

Je vous en prie milfez moi,

Je vous en prie milfez moi.

Voici ce qui me traversa l'esprit comme un éclair la seconde suivant son apparition au coeur de mes yeux et au sein de mon coeur. Et ses seins, ils étaient de milf, et ses mains, de milf aussi. Ma légèreté vint s'écraser en des mots que je n'aurais jamais dû dire: "Madame, vous me faites milfer!" Je regrettai aussitôt ces mots, mais mademoiselle des âges anciens étant de bonne famille, fit mine de ne jamais m'avoir entendu bien que nous aillons été que trois autour de la fontaine. Je me jasai à moi même pendant qu'elle, voguait sur la mer de la tranquillité. J'étais dans la Lune mais j'aurais cru être au paradis. Sa voix, Oh mon Dieu! Son vocabulaire, J'en devenais dur! Et son attitude, Je retournerais volontier sur les bancs d'école pour pouvoir rêver à elle durant les leçons ennuyantes de madame Thompson!

Tu vois bien mon cher Jasmin que les saisons passent sans laisser de papier pour nous annoncer leur venue. Mais où donc l'été prend-il ses vacances? Où vas l'hiver quand il fait trop chaud pour lui? Ces questions restent sans réponses et en attendant, j'en reviens pas.

XXX Denis Lévesque

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