Je me sens un peu nul de décortiquer ce texte forcément écrit à la va-vite et avec obligation de neutralité... Mais je vais le faire quand même !
D'abord des critiques générales:
Lorsque ce dernier est un Etat, l’engagement semble plus difficile et surtout plus périlleux : si un Etat peut se fixer une doctrine d’action, il reste avant tout soumis aux principes les plus permanents de pragmatisme et de raison d’Etat
La même chose vaut pour les individus, c'est d'ailleurs la principale objection faite à la morale Kantienne. D'ailleurs, la morale de Kant n'est évidemment pas la seule à se penser comme universelle.
Le risque est ainsi grand que « la valeur universelle » proclamée soit démentie fermement par les faits.
C'est mal exprimé, l'idée est ici qu'un état prends le risque de ne pas se montrer à la hauteur de ses valeurs. Mais cela ne constituerait pas un démenti, seulement une imperfection, une erreur, ou une faute; on ne voit absolument pas pourquoi cela devrait conduire à l'abandon de ces valeurs.
la colonisation au nom même de ces valeurs universelles
Il eut été bienvenu d'approfondir la tension entre les crimes de la colonisation et les quelques véritables progrès qu'elle a apporté (par exemple la libération de millions d'esclaves en Afrique de l'Ouest). La "mission civilisatrice" de la colonisation était certes souvent un simple prétexte, mais elle était aussi souvent une justification honnête, suivie d'actions dans ce sens. Évidemment, trop casse-gueule de parler de ça ici, du coup l'auteur se borne à dire que c'est "surprenant".
La France, privée de son modèle et de ses valeurs, rencontre une difficulté inhérente aux démocraties, l’absence de limite à son action et à ses dérives, comme l’explique Claude Lefort dans son Essai sur la politique.
Bon j'avoue que là l'auteur me bat question culture générale. Donc, en quoi est-ce que ce problème est spécifique aux démocraties ? Je ne vois pas en quoi monarchies ou dictatures résolvent le problème...
La France se trouve aujourd’hui comme dépassée dans le monde actuel, tant les évolutions qui s’y produisent rendent difficile l’expression d’un message universel singulier.
Premièrement, l'auteur n'a jamais expliqué pourquoi ces valeurs universelles se devraient d'être, en plus, originales voire uniques. Deuxièmement, l'auteur oublie systématiquement la montée récente et systématique de l'autoritarisme, sans doute dans une tentative de rester consensuel.